Berman, Antoine, La traduction comme épreuve de l’étranger, Texte, 4, 1985, pp. 67-81.
G. Flaubert, L’éducation sentimentale (1869), Paris, Gallimard, 2001. Trad. it. L’educazione sentimentale, in Romanzi, Milano, Mondadori, 1992 (a cura di G. Pallavicini Caffarelli)
Il se déclama des vers mélancoliques ; il marchait sur le pont à pas rapides ; il s’avança jusqu’au bout, du côté de la cloche, — et, dans un cercle de passagers et de matelots, il vit un monsieur qui contait des galanteries à une paysanne, tout en lui maniant la croix d’or qu’elle portait sur la poitrine ! (p. 20) |
Camminava sul ponte a passi veloci, declamando fra sé versi melanconici. Si spinse fino all’estremità, dalla parte della campana; in un crocchio di passeggeri e di marinai vide un signore che faceva il galante con una contadina, gingillandosi nel contempo con la croce d’oro che lei portava sul petto. (p. 800) |
G. Flaubert, L’éducation sentimentale (1869), Paris, Gallimard, 2001. Trad. it. L’educazione sentimentale, in Romanzi, Milano, Mondadori, 1992 (a cura di G. Pallavicini Caffarelli)
La côte de Surville apparut, les deux ponts se rapprochaient, on longea une corderie, ensuite une rangée de maisons basses ; il y avait, en dessous, des marmites de goudron, des éclats de bois ; et des gamins couraient sur le sable, en faisant la roue. Frédéric reconnut un homme avec un gilet à manches, il lui cria : — Dépêche-toi. On arrivait. Il chercha péniblement Arnoux dans la foule des passagers, et l’autre répondit en lui serrant la main : — Au plaisir, cher monsieur ! (p. 26) |
Apparve la costa di Surville, i due ponti si avvicinarono, fiancheggiarono una corderia, quindi una fila di case basse. Vicino alla riva erano sparpagliati calderoni di catrame, schegge di legno e alcuni monelli correvano sulla sabbia facendo la ruota. Frédéric riconobbe un uomo in panciotto! Gli gridò: «Sbrigati.» Si era arrivati. Rintracciò a fatica Arnoux nella folla dei viaggiatori, e questi rispose stringendogli la mano: «Arrivederci, caro signore!» (p. 806) |
A. Manzoni, I promessi sposi (1840-II ed.), Bari, Laterza, 1970 (a cura di Lanfranco Caretti).
Tr. fr. Les fiancés. Ed. Marabout, 1952 (Adapté de l’italien par Annie Mesritz)
Comparve davanti a don Abbondio, in gran gala, con penne di vario colore al cappello, col suo pugnale del manico bello, nel taschino de’ calzoni, con una cert’aria di festa e nello stesso tempo di braveria, comune allora anche agli uomini più quieti. (p. 30) |
Renzo se présenta devant Don Abbondio en costume de fête, plumes multicolores au chapeau, couteau à la garde ciselée — arme sans laquelle nul homme ne sortait de ce temps-là. — dans la ceinture, Renzo arborait cet air de bravoure propre à tous ses contemporains, même les plus pacifiques. (p. 15) |
J.-P. Mohen, La tradition orale. Trad. it. Tradizioni orali e letteratura, religione e arte in La storia dell’Umanità, UNESCO/Editorial Planeta De Agostini, 2002 – 2004, V. 3, p. 140.
Nous retrouvons la même préoccupation des inscriptions chinoises du XIIe siècle av. J.-C. tracées sur des ventres de carapace de tortue. Ce sont des symboles graphiques qui expliquent ce que le devin a reconnu lors de ses observations cosmiques. Les nuances de la calligraphie indiquent un vaste domaine maîtrisé dont l’expression orale devait être très ancienne.
|
Lo stesso impulso verso la creazione di una tradizione scritta caratterizza le iscrizioni cinesi del XII secolo a.C. costituite da numerosi simboli incisi sul ventre di carapace di tartaruga. Si tratta di simboli grafici che illustrano il risultato delle osservazioni cosmiche del veggente. Le varie sfumature di significato espresse dalla calligrafia indicano che la pratica della divinazione aveva una lunga storia che era stata sicuramente trasmessa attraverso la tradizione orale. |
C. Baudelaire, Les fleurs du mal (1861). Trad. it. I fiori del male, Milano, Mondadori, 1983 (a cura di Gesualdo Bufalino).
XII La vie antérieure
J’ai longtemps habité sous de vastes portiques Que les soleils marins teignaient de mille feux, Et que leurs grands piliers, droits et majestueux, Rendaient pareils, le soir, aux grottes basaltiques. |
La vita anteriore
Gran tempo sotto vasti portici ho dimorato, che splendevano d’oro al sole, alti sul mare, e che a grotte basaltiche facea rassomigliare a vespero il solenne diritto colonnato.
|
Crébillon fils, La nuit et le moment (1755), Paris, Garnier-Flammarion, 1993. Trad. it. La notte e il momento, Palermo, Sellerio, 1990 (a cura di E. Siciliano).
Cidalise — Un peu déplacée ! J’admire tout à la fois le ménagement de vos termes, et passez-moi celui-ci, l’extravagance de vos idées. Voudrez-vous bien, au reste, me faire la grâce de me dire pourquoi vous croyez m’incommoder tant aujourd’hui ? (p. 40) |
Cidalise — Fuori luogo ! Ammiro il vostro uso del dizionario e, consentitemi, la stravaganza dei vostri pensieri. Ma ditemi perché ritenete ora di incomodarmi tanto? (p. 12)
|
Molière, Dom Juan (1665). Trad. it. Don Giovanni, Torino, Einaudi, 1966 (a cura di C. Vico Ludovici)
A. IV, s. V Dom Juan “Eh ! mourez le plus tôt que vous pourrez, c’est le mieux que vous puissiez faire. Il faut que chacun ait son tour, et j’enrage de voir des pères qui vivent autant que leur fils.” |
Don Giovanni “Eh, non tutti possono aver la fortuna di nascere orfani.” |
G. Leopardi, L’infinito
Sempre caro mi fu quest’ermo colle, E questa siepe, che da tanta parte Dell’ultimo orizzonte il guardo esclude. Ma sedendo e mirando, interminati Spazi di là da quella, e sovrumani Silenzi, e profondissima quiete Io nel pensier mi fingo; ove per poco Il cor non si spaura: E come il vento Odo stormir tra queste piante, io quello Infinito silenzio a questa voce Vo comparando: e mi sovvien l’eterno, E le morte stagioni, e la presente E viva, e il suon di lei. Così tra questa Immensità s’annega il pensier mio: E il naufragar m’è dolce in questo mare.
|
Trad. di Yves BonnefoyL‘InfiniToujours chère me fut cette colline Solitaire ; et chère cette haie Qui refuse au regard tant de l’ultime Horizon de ce monde. Mais je m’assieds, Je laisse aller mes yeux, je façonne, en esprit, Des espaces sans fin au delà (sic) d’elle, Des silences aussi, comme l’humain en nous N’en connaît pas, et c’est une quiétude On ne peut plus profonde : un de ces instants Où peu s’en faut que le cœur ne s’effraie.
Et comme alors j’entends Le vent bruire dans ces feuillage, je compare Ce silence infini à cette voix, Et me revient l’éternel en mémoire Qui est vivante, en sa rumeur. Immensité En laquelle s’abîme ma pensée, Naufrage, mais qui m’est doux dans cette mer. |
C. Baudelaire, Les fleurs du mal (1861). Trad. it. I fiori del male, Milano, Mondadori, 1983 (a cura di Gesualdo Bufalino).
LXVII Les hiboux
[…] Sans remuer ils se tiendront Jusqu’à l’heure mélancolique Où, poussant le soleil oblique, Les ténèbres s’établiront. […] |
I gufi
[…] Così, senza un sussulto, rimarranno insino al malinconico momento quando, al morir d’un raggio ultimo e lento, le tenebre l’impero assumeranno. […] |
Molière, Dom Juan (1665). Trad. it. Don Giovanni, Torino, Einaudi, 1966 (a cura di C. Vico Ludovici)
A. IV, s. IV Dom Louis “Hélas! que nous savons peu ce que nous faisons quand nous ne laissons pas au Ciel le soin des choses qu’il nous faut, quand nous voulons être plus avisés que lui, et que nous venons à l’importuner par nos souhaits aveugles et nos demandes inconsidérées!” |
“Eh ! In realtà, noi non sappiamo davvero quel che ci facciamo, quando non lasciamo al cielo la cura dei nostri interessi; quando vogliamo saperne più della Provvidenza, e ci facciamo a importunarla colle nostre cieche aspirazioni e con le nostre sconsiderate richieste !” |
Pietro Aretino, I ragionamenti (1534-36), Bologna, Sampietro, 1963. Trad. fr. Ragionamenti, impr. de Lang, Blanchong et Grandemange, Le Club français du livre, 1958.
Ant. “Ah, ah, ah, la vita visse sempre ad una foggia, sempre le persone mangiarono, sempre bevvero, sempre dormirono, sempre vegghiarono, sempre andarono, sempre stettero, e sempre pisciarono le donne per lo fesso, e avrei caro che tu mi contassi qualche cosa del vivere […]” (p. 21) |
Ant. “Ah! ah! ah! la vie a toujours été la même chose : on a toujours mangé, toujours bu, toujours dormi, toujours veillé, toujours marché, toujours reposé ; les femmes ont toujours pissé par la fente ; et je voudrais bien que tu me contes quelque chose de la façon de vivre […]” (p. 7) |
Umberto Eco, Come viaggiare con un salmone (La bustina di Minerva, Espresso, 1986), in Il secondo diario minimo, Milano, Bompiani, 1994.
Ho suonato il campanello e ho cercato di spiegare il mio caso a un tizio che portava i capelli raccolti a crocchia sulla nuca: ma parlava solo un dialetto che, come un collega antropologo mi ha spiegato dopo, veniva praticato solo nel Kefiristan ai tempi in cui Alessandro il Grande impalmava Rossane.
|
Umberto Eco, Comment voyager avec un saumon (1986), in Comment voyager avec un saumon. Nouveaux pastiches et postiches. Paris, Grasset, 1997 (Traduit de l’italien par Myriem Bouzaher).
J’ai sonné et essayé d’expliquer mon cas à un individu dont les cheveux étaient noués en catogan, mais il ne parlait qu’un dialecte qui, comme me l’a expliqué plus tard un ami anthropologue, était pratiqué seulement au Kefiristan à l’époque où Alexandre le Grand fêtait ses épousailles avec Roxane. |
Stendhal, Les Cenci, in Chroniques italiennes (1839), Paris, Gallimard, 1973. Trad. it. Cronache italiane, Firenze, Sansoni, 1963 (a cura di A. Petrangeli)
Sous Paul III, temps où l’on pouvait encore parler avec une certaine confiance, beaucoup disaient que François Cenci était avide surtout d’événements bizarres qui pussent lui donner des peripezie di nuova idea, sensations nouvelles et inquiétantes ; ceux-ci s’appuient sur ce qu’on a trouvé dans ses livres de comptes des articles tels que celui-ci : «Pour les aventures et peripezie de Toscanelle, trois mille cinq cents piastres (environ soixante mille francs de 1837) e non fu caro (et ce ne fut pas trop cher)». (p. 58) |
Durante il pontificato di Paolo III, quando si poteva ancora parlare senza timore, molti dicevano che Francesco Cenci era sopratutto avido di avventure strane, che potessero procurargli peripezie di nuova idea, impressioni nuove e inquietanti. Costoro si fondavano sul fatto che si sono trovati nei suoi libri di conti voci come queste: «Per le avventure e peripezie di Toscanella, tremilacinquecento piastre (circa sessantamila franchi del 1837) e non fu caro.» (p. 82) |
Choderlos de Laclos, Les liaisons dangereuses (1772), Paris, Garnier-Flammarion, 1981.
Lettre première
[…] J’ai pourtant vu plus de parures dans cette seule journée que dans les quatre ans que nous avons passés ensemble ; et je crois que la superbe Tanville aura plus de chagrin à ma première visite, où je compte bien la demander, qu’elle n’a cru nous en faire toutes les fois qu’elle est venue nous voir in fiocchi […]. (p. 19)
Eppure, soltanto in questo giorno, ho visto più bei vestiti che in tutt’e quattro gli anni che abbiamo trascorso insieme; e credo che l’orgogliosa Tanville proverà più invidia alla mia prima visita, che voglio farle presto, di quella che ha voluto farci provare tutte le volte che è venuta a trovarci in fiocchi. (trad. it di Piero Bianconi, Milano, BUR, 1994, p. 27) |
Eppure ho visto più guarnizioni e più abiti in questa sola giornata, che nei quattro anni che abbiamo passato insieme; e sono sicura che l’ambiziosissima Tarville (sic) rimarrà male quando andrò a farle visita (e fo conto di andarci presto) assai più che non dovessimo rimaner noi, secondo lei, quando veniva a trovarci tutta in ghingheri. (trad. it. di F. Palazzi, Milano, Mondadori, 1959, p. 19) |